SORTIE MYCOLOGIE - 25 septembre 2022 - Bèze
Le 25 septembre une sortie était organisée, dans le programme de la SSNB (Société des Sciences Naturelles de Bourgogne) sous la conduite de Jean-Claude Verpeau (SMCO) et Alain Gardiennet (SMI).
Une vingtaine de participants issus des 3 sociétés, s'est retrouvée au bois de Bèze, sur la station historique du bolet des Emile de Maurice Barbier. Nous vous encourageons à relire tous les articles de 2021 consacrés à ce sujet sur ce blog. L'an passé le fameux bolet n'avait pas daigné se montrer.
Et bien ce jour là, il nous attendait ! Deux exemplaires sur la station historique B1, puis cinq vieux exemplaires sur la station B4, et 7 vieux exemplaires sur une nouvelle station que nous nommerons B5. Rappelons que Baorangia emileorum (le récent nom latin du bolet des Emile) est un bolet thermophile mycorhizé au chataîgnier. Si cet arbre reste présent, le lieu de pousse reste fidèlement le même. Ainsi les 4 stations connues à Bèze ont été localisées. A l'occasion de la parution en 2021 d'un ouvrage drecueillant toyus les écrits de Maurice Barbier, nous avons cartographié ces stations en les nommant B1, B1, B3 et B4 (tous ces renseignements, ainsi que bien d'autres sont contenus dans l'ouvrage consacré à Maurice Barbier, Des exemplaires sont encore disponibles à la vente ; contacter agardiennet@gmail.com).
Baorangia emileorum |
Société des Sciences Naturelles et d’Archéologie de Haute Marne
Marais, flore automnale, marais du Plongerot, marais de Colmier-le-Haut.
La sortie s'est déroulée en totalité dans le Parc National avec Bernard Didier
CR : Gilles André
Deux marais tufeux alcalins du plateau de Langres, Montagne Châtillonnaise.
Très bonne journée dans des marais originaux vraiment intéressants.
Matin : Marais tufeux du Plongerot à Rochetaillée sur Aujon 52
--- Bordure très fangeuse avec saulaie basse à Salix cinerea Saule cendré et forte population de Thelipteris palustris Fougère des marais.
A la transition du marais à Choin, ourlet megaphorbiée à Aconitum napelus
--- Schoenaie à touradons : Schoenus nigricans et peu de Schoenus ferruginens. Curiosité : très localement des micro îlots boisés avec vieux petits Chènes dont un avec une population de Sphaignes (acidophiles) Sphagnum submitens à sa base, apparues en fin des années 80, en 2022 il y a 5 îlots, certains ont plus d’1 are (100 m2)
En bas de pente la schoenaie est dominée par le Jonc Juncus subnodulosus avec toutes les espèces typiques des marais tufeux : Swertia perennis tous les 5 cm, Gentiana pneumonanthe, Parnassia palustris, Epipactis palustris, Eriophorum latifolium (Linaigrette à feuilles larges), Carex davalliana, panicea, fulva, lepidocarpa …
--- En aval en fond de vallon sur substrat un peu tourbeux :
* Molinaie + Gentiana pneumonanthe, Selinum carvifolium, Galium borale, Menyanthes trifoliata ( Trèfle d’eau).
* Ruisseau envahi par parvocariçaie à Carex rostrata, Juncus subnodulosus et articulatus, Eriophorum angustifolium (Linaigrette à feuilles étroites).
* Petit étang avec en bordure Carex paludosa, Carex elata et en partie comblé par un grand radeau flottant de Trèfle d’eau très dense. Le pré en aval a pas mal de Dactilorhiza incarnata Orchis incarnat (trop tard en saison).
--- Quelques restes d’interventions de restauration du marais dans les années 90 avec la Fondation de France.
Après-midi : Marais de la Fontaine aux Chèvres à Colmier le Haut 52
Très étendu avec une ceinture externe de saulaie basse peu pénétrable, touradons et roseaux, bâtons recommandés.
--- Schoenaie de pente de touradons de Schoenus nigricans et Molinia caerulea Molinie bleue, avec Gentiana pneumonanthe, Epipactis palustris, Sanguisorba officinalis, Schoenus ferruginens …
--- Au centre Schoenaie et Jonçaie à Juncus subnodulosus avec Phragmites australis, quelques Gentiana pneumonanthe et Hydrocotyle vulgaris Ecuelle d'eau.
--- En bas extrémité Sud-Ouest entre la confluence des ruisseaux : partie la plus riche et exceptionnelle du marais :
Parvocariçaie lâche sur encroûtements tuffeux : Carex elata nain, Carex rostrata, Carex davalliana, Carex fulva, Eriophorum latifolium très abondante, Swertia rare et la très rare Spiranthes estivalis Sphirante d’été (1 seul pied fané)
---En aval du marais le ruisseau est colonisé par Carex rostrata et Eriophorum angustifolium, un peu de Catabrosa aquatica Canche aquatique
Sortie dans le Jura, aux sources du Lison, avec visite de la grotte Sarrazine et du Creux Brullard, encadrée par Annabelle Kersuzan-Quesne et Didier Quesne
.
On a commencé par les marnes bleutées, on a rencontré une magnifique brèche de
faille, et on a appris comment calculer le pendage d’une roche avec une boussole
et un clinomètre ! Sortie très riche donc, dynamique et fort sympathique ! Avec
en prime de magnifiques bolets Satan et deux énormes fourmilières !!
Sortie botanique du 11 juin 2022
SHNJ Société d’Histoire naturelle du Jura
SSNB Société des Sciences naturelles de Bourgogne
une quinzaine de participants (4 de Dijon dont Johann Lallemand Animateur)
CR : Paule Lavoignat
Lac des Rousses : bord de route, tourbière, petit affleurement rocheux
Chaux sèche
Bellefontaine : tourbière
Lac des Mortes : prairie d’alpage et milieu tourbeux
Quelle belle sortie préparée par Johann !!! Soleil radieux sur ces beaux paysages jurassiens, flore d’une riche biodiversité tant dans les tourbières que dans les prairies d’alpage secs ou humides...tout est fleuri
blanc, rose, violet, bleu, jaune...avec les verts des arbres, c’est superbe. Rapidement les deux groupes ont fait connaissance, partagé leurs connaissances et, de l’étude au pique-nique tout s’est déroulé dans la convivialité. Merci à tous ! Hervé, Joseph, Johann, le Botaniste avec sa petite Flore,tous les participant(e)s dont je n’ai pas les prénoms.
L'inventaire floristique par milieux est consultable avec le lien suivant :
https://drive.google.com/file/d/1FZKwRAgipEqb8acV4ILKzyoYg_tE3yaV/view?usp=sharing
Petit aperçu en image de cette sortie ( de Gilles Poirel):
1- Bord de route du Lac des Rousses
Veronica beccabunga |
Erythranthe guttata |
2- Tourbières des Rousses
Menyanthes trifoliata |
Comasurm palustre |
3- Roches au bord du lac après la tourbière
Erinus alpinus |
Moehringia muscosa |
6- Prairie du Lac des Mortes
Dianthus superbus |
Lac des Mortes |
Sortie Entomologie du 4 juin 2022
"Combe Persil sur les hauteurs de Dijon"
Guidée par Monique Prost.
CR : Paule Lavoignat, Claude Lerat-Genet, Etienne Henry et Moniqie Prost
Sortie Botanique du 14 mai 2022
"Balade botanique à Fixey, combe Laveau"
Guidée par Johann.
Le samedi 14 mai 2022, une vingtaine de personnes était réuni pour un long après-midi ensoleillé (fin de la sortie vers 19h). La balade a traversé la combe Laveau , puis le groupe est monté sur le plateau calcaire , pour redescente par les vignes.
Malgré un départ chaotique et des départs échelonnés, l'après-midi fut riche en découverte. Vous trouverez la liste des végétaux rencontrés par milieux sur le lien suivant. .
https://docs.google.com/spreadsheets/d/1JnUb_UfWUvntYhdanYUN18c_dzhuF-PX/edit?usp=sharing&ouid=100337006343113297865&rtpof=true&sd=true
Sortie du 9 avril 2022
"Balade botanique dans la combe de la forêt d'Arcey"
proposée par la SSNB (Compte-rendu : Claire Schmitz).
Guidée par Johann, Claire et Cécile
Le samedi après-midi 9 avril 2022, nous étions neuf pour découvrir cette jolie combe de la forêt d’Arcey. Malgré le temps incertain au départ du lac Kir, elle nous accueille sous un beau soleil. Et nous passerons d’un après-midi ensoleillé, à une averse de grêle, suivie d’une pluie pour terminer cette balade sous le soleil.
Nous avons trouvé une combe très fleurie (forêts fraîches et fond de vallon).
Cette combe abrite plusieurs plantes assez rares à très rares (Atlas de la flore sauvage de Bourgogne) : Aconit tue-loup, Isopyre faux pigamon, Lathrée écailleuse, Cardamine à sept folioles, Anémone fausse-renoncule. Une plante peut être commune dans son milieu mais assez rare au niveau d’une région (par exemple la Corydale à tubercule plein, commune dans les bois frais mais assez rare en Bourgogne.
Isopyrum thalictroides |
Savez-vous que chez les primevères, certains pieds ont des fleurs avec un long style et des étamines courtes (fleurs longistylées) et d’autres avec un style court et des étamines longues (fleurs brevistylées). Il s’agit de l’hétérostylie, phénomène évitant l’autopollinisation.
Anemone ranunculoides (Anémone fausse-renoncule) : elle a cinq tépales pubescents à l’extérieur et un verticille de 3 bractées foliacées en dessous de la fleur. Ce ne sont pas des feuilles.
Anemone ranunculoides |
lathraea squamaria |
Lathraea squamaria, la Lathrée écailleuse est une plante parasite (sans chlorophylle) sur les racines de noisetier, hêtre et aulne.
Helleborus foetidus, l’Hellébore fétide a cinq tépales connivents souvent bordés de rouge. Nous avons pu découvrir que ces tépales entourent entre 5 et 15 nectaires sous forme d’entonnoir.Nous avons pu aussi nous émerveiller en découvrant presque cachée tellement elle est discrète, Adoxa moschatellina, l’Adoxe musquée, avec ses fleurs verdâtres d’environ 5 mm de diamètre à sépales et pétales soudés, en glomérule terminal plus ou moins cubique. Ses feuilles sont divisées en 3 folioles lobées, avec un petit mucron blanc.
Nous avons vu de nombreuses feuilles basales d’Aconitum lycoctonum subsp vulparia, l’Aconit tue-loup. Elle fleurit en juin, juillet, août. Cela vaudrait la peine d’y retourner pour découvrir sa belle inflorescence.
De loin, de nombreuses violettes bleues se ressemblent. Les premiers critères à observer sont : soit elles ont des sépales obtus, et des feuilles et des pédoncules floraux uniquement à la base, soit elles ont des sépales aigus et possèdent une tige feuillée. Les stipules valent la peine d’être observés. Nous avons déterminé la Viola odorata, la Violette odorante.
Asarum europaeum, l’Asaret d’Europe avec sa curieuse fleur solitaire, souvent cachée sous les feuilles pourpre noirâtre à l’intérieur, brun verdâtre à l’extérieur, en cloche formée de trois lobes à pointe recourbée vers l’intérieur.
Asarum europaeum |
D’autres espèces vont prendre le relais de la flore printanière : Prunella vulgaris, Phyteuma spicatum et bien d’autres encore.
Voilà une belle combe que nous redécouvrons chaque fois avec beaucoup de plaisir.
Bibliographie : La nouvelle flore de Bourgogne par F. Bugnon, Flora helvetica, Tela Botanica
Sortie du 12 Mars 2022
"Découvrir les arbres et les arbustes en hiver"
proposée par la SSNB (Compte-rendu : Claire Schmitz).
Claire Schmitz
Alors que les arbres en hiver sont ,
disons, quelque peu délaissés, prenons le temps de nous laisser surprendre et
nous émerveiller.
Que c’est beau un bourgeon !
Toutes les nuances de jaune, vert, rouge, brun et même noir pour le frêne élevé
et tout cela en bénéficiant d’une belle lumière.
Nous nous sommes répartis en quatre
petits groupes.
Quelques plantes fleuries
parsèment notre parcours : la
scille à deux feuilles (Scilla bifolia L.), l’hellébore fétide (Helleborus foetidus
L.), la violette (Viola sp), le daphné lauréole (Daphne laureola L.), la
garance voyageuse (Rubia tinctoria L.), l’euphorbe à feuilles d’amandier (Euphorbia
amygdaloides L.). Et aussi,
quel plaisir de voir fleurir le buis !
Le printemps pointe le bout de son nez. La floraison du cornouiller mâle (Cornus
mas) promet d’être superbe.
Images à venir... |
Cornus mas L.-Cornouiller
mâle Bourgeons alternes sur deux rangs |
Sortie du 28 novembre 2021
"Lichens et champignons en pelouse calcaire – Brochon (21), Champ-Sement"
proposée par la SSNB et animée par Alain Gardiennet.
Températures : de 1 à 4°C. Temps humide, mais pas de pluie.
10 participants (SSNB-SMCO-SMI)
Le but de cette sortie était de refaire un inventaire des
lichens en RNN Combe-Lavaux Jean-Roland sur la corniche de la combe de Brochon,
au niveau du site de Champ-Sement qui avait fait l’objet d’une sortie dans le
cadre de la venue de l’Association Française de Lichénologie (AFL) en 2015. De
plus comme cette même pelouse calcaire fait l’objet de visites régulières par
les mycologues de la SMCO dans le cadre des inventaires de la RNN, il a été
décidé de faire également un focus sur les champignons du site.
Il n’est pas anormal de penser que la date du 28 novembre
n’est pas favorable pour les champignons. Pourtant depuis quelques années, et
notamment sur ce site, les mycologues prolongent de plus en plus tard leur
saison de prospections, jusqu’aux derniers jours de l’année civile. Il ne
faudrait qu’une grosse couche de neige pour les en empêcher. Même par temps de
gel, des champignons s’adaptent et continuent, de façon moins active certes, à
jouer leur rôle écologique ô combien important. Ils peuvent être très petits,
bien cachés, les trouver est une affaire de spécialistes. Là était également un
des enjeux de la sortie : montrer en quoi consiste réellement un
inventaire mycologique. Depuis que ce site fait l’objet d’étude, nous savons
qu’il est d’un intérêt national au niveau de la mycologie (GARDIENNET &
VERPEAU, 2014).
Côté lichénologie,
Le cortège des lichens observés en 2014 est toujours
présent. Dans ce domaine, il est fréquent de noter une stabilité. Notamment les
lichens des roches, dits saxicoles, sont toujours présents aux mêmes endroits,
en dépit des activités de nature incluant l’escalade.
La liste des lichens observés, avec en gras ceux qui
n’avaient pas été mentionnés en 2015 (notamment des lichens corticoles non
relevés cette année là) :
Aspicilia calcarea morpho calcarea
Aspicilia calcarea morpho
xérophile
Bagliettoa
marmorea
Bagliettoa parmigera
Bagliettoa suzaeana
Caloplaca aurantia
Caloplaca cerina
Caloplaca chalybea
Caloplaca erodens
Caloplaca ochracea
Caloplaca placidia
Catillaria lenticularis
Cladonia furcata subsp. furcata morpho palamea
Cladonia foliacea subsp. endiviifolia
Cladonia pocillum
Cladonia rangiformis morpho pungens
Clauzadea immersa
Diplotomma hedinii
Evernia prunastri
Flavoparmelia caperata
Hypogymnia tubulosa
Lecanora carpinea
Lecidella eleaochroma
Lobothallia farinosa
Parmelia sulcata
Physcia adscendens
Physcia aipolia
Placynthium nigrum
Romjularia lurida
Sarcogyne regularis var.intermedia
Verrucaria nigrescens subsp. nigrescens
Xanthoria parietina
Champignons lichénicoles :
Lichenoconium erodens sur Flavoparmelia caperata
Marchandiobasidium aurantiacum sur Physcia
Illosporiopsis christiansenii sur Physcia
Côté mycologie,
Les champignons
observés étaient certes tous connus par les mycologues qui visitent
régulièrement le site. Pour autant ils ne l’étaient pas des non initiés. La
diversité fongique, en taille, en forme, en couleur, en habitat, a pu ravir chacun : du petit discomycète
poilu d’un beau violet Proliferodiscus tricolor, caché dans les crevasses
des chênes debout vivants, avec le petit pyrénomycète noir Navicella pileata
boule surmonté d’une crête, façon casque de gladiateur, aux gros clitocybes
géotropes en pelouse, en passant par la petite mycène du genévrier, spécifique
à ce milieu. Dans les classiques de pelouses, notons par exemple Tulostoma brumale, Pseudoclitocybe
expallens, Clitocybe collina ou encore Cyathus olla.
Une des plus grandes satisfactions du jour fût de retrouver, après quelques années sèches d’absence, un champignon présent dans les buissons de buis : Camarophyllopsis phaeoxantha. Il s’agit d’une des espèces déterminantes de ce milieu ; sa réapparition est probablement due au fait que les buis commencent à se refeuiller suite aux ravages de la pyrale.
Camarophyllopsis phaeoxantha |
Liste des champignons :
Arrhenia rickenii
Clitocybe collina
Clitocybe geotropa
Clitocybe rivulosa
Cyathus olla
Delitschia winteri
(sur crotte de mouton)
Diatrype flavovirens (sur Sorbus aria)
Eutypa lata (sur Sorbus aria)
Galerina marginata
Galerina vittiformis
Gymnopilus hybridus
Mycena aetites
Mycena juniperina
Navicella pileata (sur Quercus pubescens)
Proliferodiscus tricolor (sur Quercus pubescens)
Pseudoclitocybe expallens
Pseudocosmospora eutypae (sur Eutypa lata)
Saccobolus citrinus (sur crotte de mouton)
Sordaria superba (sur
crotte de lapin)
Trametes hirsuta
Trichaptum abietinum
Tulostoma brumale
Un lichénologue n’est jamais bredouille, un mycologue non
plus, qu’on se le dise.
Bibliographie :
GARDIENNET A. & VERPEAU
J.-C. 2017 – Inventaire fongique de la pelouse calcaire de Champ Sement
(Brochon, Côte-d'Or, Réserve Naturelle Combe Lavaux – Jean Roland) – Revue
Scientifique Bourgogne Nature 25 : 69-83
Sortie géologique , le 1er Octobre 2021
"Carrières de la Combe Valton et du Belvédère du Lac à Talant"
proposée par la SSNB et animée par Annabelle Kersuzan et Didier Quesne, professeurs à l'Université de Dijon.
Sédimentologie,tectonique
et reconstitution du paléo-environnement
des roches du Jurassique Moyen
Animateurs : Annabelle Kersuzan et Didier Quesne - CR : Paule Lavoignat
une quinzaine de participants
A 9 h, il faisait frisquet Combe Valton mais le beau soleil
d’automne nous a vite réchauffés ! Les explications claires et ‘pointues’
faisant parler les roches, ont capté notre attention durant 4 heures . Pas
simple de visualiser le sens d’un courant marin en observant les lamines
obliques ou de conclure à un déplacement senestre devant un miroir de
faille !
Après avoir marché sur des mégarides de marée et des oscillations de houle,
nous avons escaladé la bonne dizaine de mètres du front de taille de la
carrière du Belvédère du Lac, les uns comme des chamois, les autres grâce à des
mains secourables !
Merci aux animateurs pour cette sortie de découverte et/ou de renouvellement
des connaissances.
Front de
taille de la carrière de la Combe Valton
(rive droite)
Nous irons de droite à gauche
le long de la paroi rocheuse
Nous sommes ici en région calcaire. Les roches calcaires
sont des roches sédimentaires : les particules se sont déposées au
fond de l’eau le plus souvent. Ces sédiments, après une diagenèse + ou – rapide
(compaction et cimentation des particules) ont donné roches organisées en
strates ou couches successives.
On voit ici des lignes horizontales séparant des niveaux de roches calcaires de
faciès différents. Ces roches ont entre -166 à -165 Ma (millions
d’années)
Il y a essentiellement deux niveaux de Calcaire de Dijon-Corton (hauteur 2/3-1/3 en partant du bas)
c’est le calcaire grenu bicolore ou Pierre de
Dijon des années 60-70
séparés par un niveau peu épais de Calcaire marneux à Digonelles,
souligné par une vire (surplomb).
Il est en creux car moins résistant que le précédent.
-1) Observation d’un échantillon de calcaire de Dijon-Corton :
roche compacte ; bien cimentée, de couleur beige brun +ou- foncé avec des
petits miroirs scintillants dus à la présence de restes d’Echinodermes... Il
résiste bien à la dissolution. Nous regarderons
d’autres échantillons plus loin.
-2) Structures visibles sur ce front de taille :
- a) les
lamines obliques planes dans le calcaire de
Dijon-Corton :
Entre 2 discontinuités horizontales on a un cycle sédimentaire (il y a une
cyclicité donc une répétition des conditions de milieu). On peut y observer des
petits traits obliques distants de quelques mm ou 1 à 2cm ;
ce sont les lamines obliques. Ces figures sédimentaires attestent de la présence d’un
courant dans le bassin de dépôt. Le
sable calcaire a subi un mouvement tractif unidirectionnel sur une pente. Si le
dépôt enregistre un courant de marée, cela nous indique que le milieu était peu
profond < quelques dizaines de mètres.
Les lamines sont vues en coupe... leur inclinaison peut être dirigée vers nous
ou vers la masse calcaire, elle n’est pas forcément celle que l’on voit. Il
faudrait une vue en 3D pour connaître le sens exact du courant.
- b) les
mégarides visibles à gauche du miroir de faille :
Même aspect que précédemment les lames sont simplement plus épaisses, de
l’ordre de quelques cm. Ici encore le sable tiré par un courant tractif, arrive
sur la crête, s’écroule et descend sur la pente. Le courant était faible car
il n’y a pas trace de tourbillons érosifs.
Ces structures sont
partiellement masquées par un placage de calcite + récent.
Plus loin, nous marcherons sur des mégarides !: on penserait à des couches
d’épaisseur différente de l’ordre de quelques cm, avec un pendage de 30° c’est ‘tout faux’ !
- c) un
aspect souterrain du banc calcaire :
En un endroit, la roche est creusée en gouttière d’inégale largeur,
tordue ; c’est la trace d’un siphon d’un petit réseau souterrain
- d) les
stylolithes visibles encore plus à gauche, au
niveau de la zone exploitée par forage :
Sur la paroi lisse on voit de fines lignes brisées évoquant un tracé
d’ECG. Elles sont brun rouille ; ceci est dû à l’argile contenue dans le
calcaire.
Les lignes stylolithiques indiquent une compaction verticale du sédiment (contraintes
perpendiculaires à la ligne et parallèle aux pics stylolithiques)
La compaction fait perdre de la hauteur au sédiment ; ici on perd 3
m d’après les calculs faits à l’Université grâce à des techniques de
décompaction de la roche. Si on perd de la hauteur de sédiment, on perd
aussi du temps géologique, mais on n’est pas en mesure d’évaluer avec
certitude. On ne peut pas dire :’’ici, j’ai un cycle de 25000 ans’’
NB : sur la façade de l’ancien Resto U, rue
Dr Maret, on voit bde nombreux stylolithes.
- e) les
‘rigoulinades’ noires ou blanches
L’eau d’infiltration sort par les fissures ou les discontinuités horizontales
où une petite couche argileuse forme un écran imperméable qui arrête sa
descente. Cette humidité permet le développement de Cyanobactéries.
- f) le miroir de faille :
Il apparaît comme une surface striée, noire en raison du placage de
calcite noircie par la patine.
Pourquoi ces stries ? : les blocs se sont déplacés l’un par
rapport à l’autre. L’orientation des stries pas tout à fait horizontale
indique la direction du déplacement (il est senestre) C’est un mouvement décrochant oblique avec
une composante verticale légère.
Ces mouvements sont dus à l’ouverture de la Bresse en liaison avec
l’orogenèse alpine, il y a 30 Ma (Oligocène)
Que nous apprend le niveau de Marnes à Digonelles observé de près dans la carrière du parking ?
La présence d’une grande quantité d’argile indique soit :
- un milieu calme, sans
courants
- un milieu d’une
profondeur > 150m, là où il n’y a plus d’action des vagues de tempête
- un milieu
protégé ex : une lagune
Arrêts
paysages
- 1) depuis le chemin près du parking :
Si on regarde la carrière du point de départ, on constate que les Marnes à
Digonelles sont plus basses qu’ici. Il y a eu un mouvement tectonique
important vers 30 Ma, lié à l'orogenèse alpine. Les 2 compartiments ont
bougé l’un par rapport à l’autre. Des failles N/Sud ont fracturé les roches qui
ont été ensuite plus facilement érodées par un cours d’eau alimenté par la
fonte du permafrost à la fin d’une glaciation.
- 2) face au Lac Kir :
Derrière la base nautique, on voit les Carrières Blanches taillées dans le
Calcaire de Comblanchien (Bathonien sup.)
- 3) le temps favorable permet de voir la Bresse où
le Calcaire de Dijon est à -1500m ! effondrement dû à une faille N/Sud
lors de la montée des Alpes, formant le relief de la Côte.
- 4) vue sur la carrière de calcaire de Comblanchien, derrière des
installations sportives, sous l’Avenue de la Citadelle, à droite d’un arbre
isolé, le front de taille montre une zone un peu différente du reste... c’est
un patch récifal confirmant un climat tropical à certaines périodes.
Petite carrière sur le chemin menant à la carrière du Belvédère :
Nous sommes là au-dessus du calcaire de Dijon-Corton sur un niveau de Calcaire
en plaquettes. Il est très gélif ; l’eau qu’il contient le fait se
débiter en blocs aplatis = lauzes, sous l’action du gel.
C’est un calcaire bioclastique pétri de restes fragmentés d’organismes
marins.
Sur le front de taille, on voit des lignes ondulées séparant des bancs de 10
à 15 cm. Ce sont des discontinuités sédimentaires que l’on a la chance
d’avoir ici sur les 2 faces verticales d’un bloc parallélépipédique. Seule
une tempête peut générer cela : une surface avec mamelons et creux. Les
tempêtes étaient régulières, de type cyclonique comme aujourd’hui sous les
Tropiques durée ??? quantité de matériel ???
NB : les ‘unités’ de 30 cm d’épaisseur ont la même succession sédimentaire
(éléments grossiers au-dessus d’éléments fins). Elles sont séparées par des
discontinuités bien marquées. On a seulement une idée de la durée du cycle :
20 à 25000 ans.
Dans les cycles solaires de Milankovitch, le cycle de
25000 ans est celui du mouvement giratoire autour de l’axe de rotation de la
Terre. L’axe de rotation de la Terre décrit un cône dont un tour complet est
effectué en environ 25800ans. Il serait à mettre en relation avec les
variations climatiques.
Arrêt à la
Fontaine aux Fées :
Une source s’écoule dans un bassin aménagé. Les eaux d’infiltration sont
arrêtées par un niveau imperméable. Ce calcaire marneux est appelé à tort ‘’Marnes de
Talant’’. La présence de beaucoup d’argile indique un milieu profond, calme
puisque de très fines particules ont pu s’y déposer
NB : 1) pour qu’une roche puisse être appelée marne , il faut qu’il y ait plus
de 30 % d’argiles dans les
carbonates
2) les marnes et les calcaires
sont des roches, les argiles et les carbonates sont des minéraux.
Carrières du
Belvédère du Lac
Le sommet de la grande carrière est couronné par un Calcaire
à plantes (feuilles, racines…) très lité.
On retrouve le Callovien inférieur c.a.d
le Calcaire de Dijon Corton
échantillons :
- calcaire oolithique
beige gris car du métal a circulé pendant la sédimentation ou en
post-diagenèse les petites oolithes sont plus ou
moins abondantes, mêlées à des débris de
coquilles de Lamellibranches,
de restes d’Echinodermes, fragments de Coraux petites traces de
cloisons parallèles...le tout bien cimenté
Les oolithes ressemblent à des petits œufs de poisson
d’où leur nom. D’un mm de diamètre, elles se forment par précipitation de
calcite autour d’un nucléus (ex : débris de coquille) ; les couches
successives sont concentriques ; cela implique que les oolithes soient en
suspension. Elles se sont formées dans des eaux riches en calcium, agitées
en permanence, peu profondes puisqu’on a la présence de Coraux…
comme actuellement, elles se forment aux Bahamas ou à Cuba.
En escaladant les marches du front de taille nous avons retrouvé des niveaux
riches en Digonelles de plusieurs espèces dont Digonella divionensis bien
ventrue avec deux angles la faisant ressembler à un petit sac (de farine) Les Digonelles ont 2 valves mais ce ne sont
pas des Lamellibranches ; ce sont des Brachiopodes. Une valve possède près
du sommet un petit trou par où sortait le pédoncule de fixation.
Sur l’un des replats après la ‘petite’ escalade , nous avons pu voir des oscillations
de houle. On voit et on peut sentir au toucher, ces ondulations dont les
‘bosses’ et les ‘creux’ parallèles font une vingtaine de cm de large.
Traces d’une dune marine au niveau d’un bloc en
surplomb :
On a des lames inclinées à 45°, de 5 à 7 cm d’épaisseur avec à
l’intérieur des petits traits
transverses un peu obliques et dont certains traversent plusieurs
lames. On retrouve le même processus
de formation que pour les lamines obliques vues au début.
Ici, 2 hypothèses :
- pour certains géologues c’est bidirectionnel ; le
sable est tiré sur la pente puis remonté expliquant les petites fissures
- pour d’autres c’est unidirectionnel, la même fissure
pouvant affecter deux lames voisines ces fissures seraient d’origine
tectonique et non, sédimentaire???
Le retour aux voitures se fit en papotant, par un large
chemin plat ! Le site est très agréable mais très différent des mers
tropicales du Jurassique moyen !!!
Sortie géologique "Du calcaire au granite"
proposée par la SSNB et animée par Annabelle Kersuzan et Didier Quesne,
professeurs à l'Université de Dijon.
Le 11 septembre 2021, Annabelle Kersuzan et Didier Quesne, ont animé
une balade géologique entre les deux roches, du calcaire au granite était le
thème, la marche passait par Vergisson, la Grange du bois, Solutré.
Ce 11 septembre 2021, le rendez-vous était à 9h30 au parking de la place
de la mairie de Vergisson. Départ à 10h en direction de La Roche de Vergisson.
Arrêt 1 : 10h30, observation de la falaise de Vergisson.
calcaires plurimétriques séparées par des niveaux plus fins.
La hauteur moyenne
de cette falaise est de 25 m. (maximum 30m). Elle culmine à 438
m. Celle de Solutré culmine à 493m.
Le pied de
cette falaise se compose d'une roche plus érodable car plus argileuse que les
niveaux sus-jacents. Il présente une pente de 35 degrés.
Didier nous explique que les teintes variables de ces calcaires proviennent
essentiellement de l'oxydation du fer et des autres métaux qu'ils contiennent.
L’eau de pluie dissolve partiellement le calcaire et transporte les étaux qui
s’oxydent à l’air libre.
Arrêt 2 : Parking de la petite falaise d'escalade.
On y observe des géométries sédimentaires : nombre de couches se terminent en biseau. On parle de stratifications entrecroisées. Ceci révèle des conditions de dépôt dans lesquelles les courants tractifs pouvaient éroder le sable calcaire, puis le déposer plus loin. Il s’agissait donc vraisemblablement d’un milieu où l’hydrodynamisme était assez fort.
Ceci révèle des conditions de dépôt dans lesquelles les courants tractifs
pouvaient éroder le sable calcaire, puis le déposer plus loin. Il s’agissait
donc vraisemblablement d’un milieu où l’hydrodynamisme était assez fort.
Les vagues de beau temps ont une action sur les sédiments jusqu'à 20 m de
profondeur, les vagues de tempête jusqu'à 100 à 150 mètres de profondeur.
Comme dans toute la région, l'ensemble présente un pendage vers la
Bresse de 20 degrés environ. Ce pendage est lié à la formation des Alpes. Il
y a environ 30 millions d'années, le fossé bressan s'est effondré, séparé de la
côte bourguignonne par un réseau de failles normales.
Par la suite, le fossé bressan a été comblé par des sédiments fluvio-lacustres,
parfois marins (très peu de temps). L’épaisseur de ces dépôts est maintenant de
plus de 1000 m.
À l'aide d'une boussole munie d'un clinomètre nous mesurons le pendage
Photo 7 et sa direction (vers la Bresse).
Arrêt 3 : Petite falaise calcaire en bord gauche de la route.
À distance, on observe que l’escarpement calcaire est affecté par une faille
délimitant un bloc en passe de s’ébouler à cause de son propre poids. On parle
de faille de détente.
Ce phénomène redouté en montagne a été prévenu récemment sur l’éperon de
Solutré et les blocs ont été « traités » durant le confinement pour éviter tout
accident.
Observation de Trichites dans ce calcaire,
un lamellibranche ressemblant
à un bénitier, de la taille d'une coquille Saint-Jacques. La coquille de ce
bivalve, épaisse de près d'un cm, se présente en coupe. Il est fait de calcite
fibro-radiée.
On observe dans ce calcaire de très nombreux débris d'encrines (articles de
tiges de crinoïdes).
Didier précise que les échinodermes (oursins, étoiles de mer,..) ont une
matrice protéique qui permet l'orientation de la formation des cristaux de
calcite qui semblent alors se présenter comme un monocristal. Ces débris
d’encrines se présentent sous la forme d’une multitude de facettes brillantes
ce qui nous permet de nommer cette formation un calcaire à entroques.
Comme il est
également possible d’observer des morceaux de valves d’autres espèces
de lamellibranches, des fragments de trichites et de tests d’oursins, le
calcaire est dit bioclastique.
Arrêt 4 : Observation de coraux sur le chemin qui mène au sommet.
Ils se présentent sous la forme d'affleurements décimétriques montrant des coraux en nid d'abeille.
Arrêt 5 : Vers midi nous atteignons le sommet (483 mètres).
Nous observons d'une faille de détente dans ce calcaire corallien.
En ruisselant sur les parois verticales de la faille, les eaux de pluie,
légèrement acides, dissolvent le calcaire, ce qui forme des ondulations en forme de draperies.
(Conduits de dissolution en cupules)
Après le repas, nous descendons à la combe Poncet.
Arrêt 6 : Arrivés à la combe Poncet, nous observons un conglomérat.
C’est une roche sédimentaire détritique formée par l'accumulation et
la cimentation de débris rocheux à gros grains (taille supérieure à 2 cm). Il
est cimenté par un liant à grains fins (moins de 2 mm). Si les débris sont encore
anguleux, le conglomérat est une brèche sédimentaire.
Ici, les
débris sont arrondis (galets), le conglomérat est donc un poudingue, ce qui est
ici le cas.
Arrêt 7 : Affleurement de calcaire à Griffées,
Arrêt 8 : Affleurement de grès avec un pendage bien visible.
Arrêt 9 : sur le GR. Annabelle nous explique l’origine des granites :
Entre -400 et -350 millions d'années des continents se rapprochent et leurs
masses continentales entrent en collision, formant une chaîne de montagne
plus imposante que l'Himalaya car allant de l’Amérique du Nord à la Russie.
Les forces
compressives provoquent la formation d’une racine crustale en
profondeur et des reliefs en surface. À la fin de cette orogénèse, il y a 300
millions d’années en France, la racine crustale remonte vers la surface, ce qui
provoque la fusion partielle de cette croute et entraîne la formation d’un
magma granitique qui, refroidissant en profondeur (quelques kilomètres), donne
les granites que l’on peut observer ici. Ainsi, certaines remontées arriveront en surface et formeront des roches volcaniques, exemple les rhyolites de Rampon et de Roche noire, d'autres cristalliseront avant d'arriver en surface formant des plutons granitiques en profondeur. L'érosion de la chaîne les mettra à nu, c'est pour cela que nous pouvons marcher dessus aujourd'hui.
Arrêt 10 : Arrivés près du prieuré de la Grange du bois, nous observons les
roches :
-sur le bord du chemin : un grès présentant un granoclassement
(grains fins en haut, grossiers en bas), le sens du dépôt s’est fait selon la
flèche jaune et un grès fin présentant un litage, sens du dépôt selon la
flèche orange. N.B. : les échantillons ont été déplacés pour la photo.
-au milieu du chemin : un granite présentant des fissures. Elles
sont dues à l’action chimique des eaux de ruissellement et des substances
chimiques libérées par les végétaux ainsi qu’aux actions mécaniques du
gel/dégel et des racines des végétaux.
Ainsi le granite sain se transforme en chaos granitique libérant des boules de granite altéré et un sable appelé arène granitique.
Récapitulatif chronologique :
Au milieu du primaire, entre -400 et-350 millions d'années, la chaîne Varisque se
forme par collision de plaques continentales.
Au début du Primaire (Trias : -250 et -200Ma), un réseau de cours d’eau
transporte les éléments détritiques qui formeront les grès que l’on a pu
observer.
Entre -200 et -190 millions d'années (Sinémurien), la mer devenant plus
profonde, des Gryphée (sans doute analogues des huîtres actuelles)
s'installent dans des vasières littorales. Elles sont accompagnées par
d'autres lamellibranches, des gastéropodes, des céphalopodes (ammonites,
bélemnites, nautiles…).
Entre -190 et -180 million d'années, la mer devenant encore plus
profonde (plusieurs dizaines de mètres) est colonisée par des ammonites et
des bélemnites, ainsi que d'autres animaux comme des ichtyosaures visibles
à l’espace Pierres folles à St-Jean-des-Vignes.
Il y a 175 millions d'années se dépose un calcaire sableux à stratifications entrecroisées
(arrêt 2).
Il y a 170 millions d'années se dépose un calcaire à débris d'entroques (arrêt
3).
Il y a 165 millions d'années la France est passée sous climat tropical du fait
du déplacement des plaques lithosphériques : un calcaire récifal se forme comme
aux Bahamas aujourd'hui. (arrêt 4).
Cette mer peu profonde a persisté au moins durant tout le Mésozoïque qui se
termine il y a 66 millions d'années, époque à partir de laquelle la région a été
définitivement émergée.
Alors que la mer avait laissé ses dépôts en couches horizontales
successives comme un mille-feuille, il y a environ 30 millions d'années, l’orogénèse
alpine a généré un effondrement entre la côte bourguignonne et le Jura, formant
le bassin bressan.
Sortie Combe Champ-Moron à Plombières du 15 octobre 2021
arbres arbustes lianes …
Animateurs : Cécile Gaëtan, Brigitte Chartagnat, Etienne Cuénot, Johann Lallemand, Claude Lerat-Gentet
CR : Paule Lavoignat
21 participants
Rassemblés à l’arrêt terminus du bus B12, au pied d’un très gros Paulownia (Scrofulariacées)
dont les fruits en capsules permettent de le distinguer du Catalpa « arbre aux haricots », nous sommes montés au pas du botaniste, vers le plateau calcaire de la ferme de La Pérouse, par la petite route. Le retour s’est fait par le sentier assez raide et caillouteux de la Combe Champmoron.
I – Détermination de quelques arbres et arbustes à l’aide de la Clé :
NB : les noms latins sont sur la Clé
*2 exemples :
- arbuste à ramification alterne, non épineuse, feuille simple à bord profondément denté, nervure palmée, pétiole plus court que le limbe on arrive à : groseillier des Alpes
- arbre à ramification opposée, f.composée, folioles dentées, bourgeon noir → frêne élevé
NB : les données de la Clé ne seront pas répétées
*Comparaison des 3 Erables présents : feuille simple à 5 lobes
- Erable champêtre : de petite taille, on le trouve en lisière ou dans les haies (il supporte bien la taille)
- Erable plane : sa feuille ressemble à celle du platane
- Erable faux-platane = Sycomore : pétiole rouge
II – Les arbustes et petits arbres : 6 à 7m, souvent multi-troncs, en lisières et haies
1- arbustes épineux :
- Ronces
- Eglantier : les fruits ou cynorhodons « gratte-cul » sont comestibles
- Prunellier : petits rameaux courts avec épine terminale les prunelles sont comestibles mais très astringentes avant les premières gelées.
- Epine-vinette : fruits rouge rosé avec un très gros noyau, comestibles l’épine-vinette est un hôte intermédiaire dans le cycle d’un champignon microscopique Puccinia graminis responsable de la Rouille des céréales
- Nerprun cathartique ou N.purgatif : peu épineux mais quelques rameaux se terminent tout de même par un dard, ; ses feuilles à 3 - 5 paires de nervures arquées convergentes , sont faciles à reconnaître
- Aubépine : feuilles profondément découpées →Crataegus monogyna un seul noyau dans le fruit ou cenelle au goût farineux
- Genévrier commun : c’est le seul résineux endémique chez nous ; tous les autres ont été introduits ses fruits ou baies mettent deux ans pour mûrir
2- arbustes non épineux :
- Cornouiller mâle : appelé « mimosa de Bourgogne » il est le 1er à fleurir au printemps ; il se couvre de bouquets de petites fleurs. Le fruit rouge à noyau ou cornouille est comestible.
- Cornouiller sanguin : rameaux rouge pourpre ; belle couleur pourpre en automne.
Cornouiller mâle en haut, Cornouiller sanguin en bas |
- Chèvre-feuille des haies = Camérisier à balais les rameaux ont servi à faire des balais dans les fermes, les baies rouges groupées par deux (géminées) sont toxiques mais font le régal des oiseaux
- Viorne lantane ses rameaux souples servaient de liens ; il y a deux types de bourgeons non protégés par des écailles
* bourgeon végétatif terminal pour la croissance : on voit des ébauches de feuilles avec un duvet abondant
* bourgeon globuleux à fleurs, déjà bien formé, 1cm5, duveteux avec deux stipules dressés comme des petites
cornes
- Groseillier des Alpes
- Noisetier
- Buis
- Troène : grappes de petites baies noires toxiques
- Fusain d’Europe : magnifique avec ses rameaux courbés sous le poids de ses fruits : capsules roses renfermant 4 grosses graines orange vif brillant plante toxique fusain/ dessin
- Saule des chèvres = S.Marsault Salix caprea c’est un saule qui a des stipules, les bg.axillaires sont déjà bien renflés et
joliment colorés vert jaune rose, c’est une espèce dioïque (il y a des pieds mâles et des pieds femelles). Le saule♂ a des chatons gris argentés soyeux très décoratifs
- Cerisier de Ste Lucie : présence de 2 petites glandes (nectaires) sur le pétiole près du limbe
- Alisier blanc : ses feuilles à face inférieure très tomenteuse (pilosité bl.) donnent un bel effet quand le vent les soulève. le fruit est une drupe=alise, comestible
- Nerprun des Alpes : baies sphériques noires
- Lilas : échappé des jardins, envahissant
III – Les grands arbres : 10, 20, 35 m haies, forêt du plateau et des combes
1- Résineux
- Pin noir : vert sombre, longues aiguilles
- Pin sylvestre : écorce rousse à la partie supérieure du tronc
2- Feuillus
- Marronnier
- Frêne élevé
- Chêne pubescent : poils sur rameaux de l’année et sur face inférieure des feuilles
- Chêne sessile ou rouvre : ce sont les glands qui sont sessiles (sans pédoncule)
- Charme
- Hêtre : de beaux spécimens en fond de combe
- Orme des montagnes : la base du limbe présente une asymétrie f.assez grosse, vert foncé, à nervures saillantes dessous
- Tilleul à grandes feuilles : feuilles concolores sur les deux faces, glabres en dessus, mollement duveteuses en dessous avec des petites touffes de poils à l’aisselle des nervures
- Noyer commun : seule Juglandacée en France
- Pommier des bois : récolte quand les 1ers fruits tombent ; ils doivent se détacher d’eux même
- Robinier faux-acacia : les stipules des feuilles portées par les rameaux non florifères sont transformées en aiguillons ; le fruit est une gousse
IV – Les lianes
- Clématite des haies : les fruits secs (akènes) sont plumeux persistants tout l’hiver aspect de boules cotonneuses dans les haies
- Lierre grimpant : il peut monter très haut fixé par des crampons sur troncs et branches ; ce n’est pas un parasite ! Les f. du bas sont à 5 lobes, celles des tiges florifères sont ovales pointues, La floraison se fait en automne (dernières fleurs!) et attire les insectes butineurs. Une abeille solitaire (Colletes hederae) est inféodée au lierre. Les baies noir bleuté sont toxiques .
V – Plantes herbacées
Astéracées : (Composées ex : aster, marguerite)
- Verge d’or Solidago virgaurea encore quelques fleurs jaunes
- Epervière Hieracium du groupe des murorum fleurs jaunes
- Picride faux-hieracium Picris hieracioides pas à sa place elle était sur des déblais ; plante de nos trottoirs
Apiacées : (Ombellifères ex : carotte)
*sur le talus rocheux :
- Laser à larges feuilles Laserpitium latifolium
- Seseli Libanotis pyrenaica = Seseli libanotis f.composée à grosses folioles très découpées et à 4 stipules en croix
- Buplèvre en faux Bupleurum falcatum petites fleurs jaunes, feuilles allongées courbes
*sur pelouse :
- Torilis japonica : sèche à cette saison, tige rugueuse, ombelle à peu de rayons, akènes à aiguillons
- Carotte sauvage Daucus carota l’ombelle se referme sur elle-même à maturité, formant un « nid », akènes crochus, forte odeur spécifique
Dianthacées : (Caryophyllacées ex : oeillet)
- Compagnon blanc Silene latifolia = S. alba, encore quelques fl.blanches, fruit sec encapsule à 10 dents dressées
- Oeillet prolifère Petrorhagia prolifera petites fleurs rose pâle 12 mm, au fur et à mesure de la floraison,les
bractées de l’involucre se développent et masquent les calices. Il se plait là, sur une écorchure de la pelouse, avec peu de sol ; annuelle :beau semis pour 2022 ! C’est une méditerranéenne.
Étymologie : petros = pierre, erregen = jaillir
- Saponaire officinale Saponaria officinalis cymes de fleurs rose pâle , avec charbon des anthères (Microbotryum violaceum), contient de la saponine
Euphorbiacées : plantes à latex (« lait »)
- Euphorbe des bois Euphorbia amygdaloides le feuillage persiste en hiver
- Euphorbe Petit cyprès Euphorbia cyparissias rameaux stériles
Fabacées : (Papilionacées, Légumineuses ex : petit pois, genêt)
- Vesce des haies Vicia sepium le fruit est une gousse NB : une Vesce a une nervation pennée , une Gesse a une nervation palmée
- Genêt poilu Genista pilosa rameaux souples, feuillage luisant, c’est l’étendard qui est poilu
- Trèfle violet Trifolium pratense sur bord de route, plante fourragère
- Trèfle rouge Trifolium rubens longs épis de fleurs rouges, en lisières, sur calcaires
- Coronille bigarrée Securigera varia = Coronilla varia les gousses sont étranglées (lomentacées) , à maturité
les articles rectangulaires se séparent
- Bugrane, Arrête-boeuf Ononis spinosa fleurs roses, plante très piquante !
Lamiacées : (Labiées ex : lamier blanc, lavande) tige carrée
- Calament Calamintha nepeta = Clinopodium nepeta encore qq. petites fleurs rose violacé
- Calament Clinopodium vulgare en fruits, groupés en glomérules piquants
- Germandrée Petit chêne Teucrium chamaedrys petites feuilles lobées rappelant celles du chêne
- Epiaire dressée Stachys recta fleurs jaune pâle
- Thym précoce,Th. serpolet Thymus praecox
- Origan, « Marjolaine sauvage » Origanum vulgare fleurs roses, bractées pourpre violacé
Rosacées
- Fraisier des bois Fragaria vesca au bout d’une foliole, la dent du milieu est en général plus grande : fruit charnu
fraise
- Potentille à petites fleurs Potentilla micrantha la dent du milieu est plus courte, les soies abondantes dépassent le bord des feuilles, pas de stolons ( P sterilis potentille‘faux fraisier’a des stolons)
- Petite pimprenelle Poterium sanguisorba = Sanguisorba minor
- Potentille printanière Potentilla verna fleurit jaune, des pelouses sèches
- Aigremoine Agrimonia eupatoria fruits coniques à crochets
Rubiacées : verticilles de f., petites fleurs à 4 pétales
- Garance voyageuse Rubia peregrina tige grimpante, plante qui accroche : dans chaque verticille il y a 2 f. et 4 stipules
- Aspérule Asperula cynanchica petite plante très grêle visible grâce à ses petites fleurs blanc rosé de 6 mm, f.linéaires verticillées, les f.sup ; sont opposées
Poacées : (Graminées ex : blé, chiendent)
- Brachypode penné Brachypodium rupestre = Br. pinnatum longs épillets
- Fléole Phleum pratense 2 petites pointes au sommet des glumes
- Mélique penchée Melica nutans dans la combe
Autres plantes
- Orpin des rochers (F / Crassulacées) Sedum rupestre=S reflexum grandes inflorescences sèches 30cm, plante succulente, avant la floraison les rameaux sont réfléchis
- Hélianthème nummulaire (F/ Cistacées) Helianthemum nummularium fleurit jaune
- Campanule à feuilles rondes ( F/ Campanulées) Campanula rotundifolia port gracieux, clochettes bleues
- Géranium sanguin (F/ Geraniacées) Geranium sanguineum f.profondément découpées palmées, à lobes trifides
- Géranium Herbe à Robert (F/ Geraniacées) Geranium robertianum feuillage tout rouge à cette époque, odeur forte spécifique
- Globulaire ( F/ Globulariacées) Globularia bisnagarica
- Knautie ( F/ Caprifoliacées) Knautia arvensis couleur violine, calice + calicule
- Scabieuse (F/ Caprifoliacées) Scabiosa columbaria ressemble à la knautie ; bleu violacé, calice à 5 soies noires
- Dompte venin ( F/ Apocynacées) Vincetoxicum hirundinaria
- Millepertuis perforé ( F/ Hypericacées) Hypericum perforatum on voit dans les feuilles de nombreuses petites glandes transparentes
- Hellébore fétide (F/ Ranunculacées) Helleborus foetidus (rose de Noël sauvage) odeur désagréable, f. à nervation pédalée très spéciale
- Alliaire officinale ( F/ Brassicacées) Allaria petiolata observation des siliques
- Tamier commun (F/ Dioscoreacées) Tamus communis Herbe aux femmes battues, tige volubile en sous bois
Fougères sur la face inférieure des frondes, amas de petits sacs (sporanges) contenant les spores reproductrices
- Capillaire Asplenium trichomanes fronde composée avec axe = rachis brun et nombreuses folioles arrondies
NB : si le rachis est noir c’est A. quadrivalens
- Rue des murailles Asplenium ruta-muraria
- Polypode vulgaire Polypodium vulgare
Lichens
- Squamaria cartilaginea : beau lichen saxicole gris-jaunâtre à squamules foliacées imbriquées avec de nombreuses coupes
reproductrices (apothécies) de couleur brique
- Evernia prunastri Evernie du prunellier lichen fruticuleux (ressemblant à un petit buisson), les lanières du thalle sont
gris-vert face supérieure et ± blanc en dessous
- Pseudevernia furfuracea lichen fruticuleux, gris face supérieure, noir face inférieure
- Ramalina farinacea lichen fruticuleux, vert jaunâtre avec sur les bords du thalle, de nombreuses soralies poudreuses plus
claires (ce sont des ‘boutures’)
- Parmelia sulcata lichen foliacé à face inf. noire et face sup . gris-vert bleuté avec un réseau de sillons blancs =
pseudocyphelles (petites ouvertures favorisant l’absorption de l’humidité)
- 2 espèces de Cladonies
Autres découvertes intéressantes
- une belle Ephippigère ces « sauterelles tigrées » ont les ailes atrophiées. C’était une femelle avec sa tarière de ponte, hôte de ces milieux de pelouses calcaires
- Agaricus sp. petit champignon à lames, 7 cm, un anneau, sur la pelouse
- le « charbon des anthères » sur la Saponaire : maladie due à un champignon microscopique Microbotryum saponariae. Les anthères des étamines sont noires (elles sont blanches sur une plante saine) et les pétales roses saupoudrés de noir. La plante, envahie jusque dans ses racines, par le mycélium du parasite, est désormais stérile.
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