dimanche 24 juin 2018

Sortie SSNB-SSNH Besançon Vignoble du Jura

 

24 Juin 2018 / Sortie SSNB-SSNH Besançon Vignoble du Jura

 
    Participants motivés et actifs dans le suivi de la journée (9 Bourguignons et 4 Bisontins) le nombre des personnes était volontairement limité pour les personnes de la SHND qui avaient déjà suivi les explications de notre collègue Michel Campy.



Programme :
    Le matin , après un arrêt en bordure de route sur un dénivelé permettant une bonne vision sur les vignes du secteur Arbois Montigny-les Arsures ;
 Michel Campy nous précise que le vignoble est positionné en pied de montagne( 400 m d’altitude en moyenne ). C’est une zone de rupture géologique avec de nombreuses fractures et sources. Ce que nous voyons aujourd’hui est une portion du vignoble dans laquelle des plants de vigne ont été sélectionnés pour produire des vins de qualité. Antérieurement ,au 19ème siècle et avant on plantait de la vigne un peu partout et c’était en partie lié à une demande économique(Bresse, Région de Pontarlier etc ).La vigne a ensuite régressé fortement à la suite des guerres et du manque de main d’oeuvre ; en plus le Phylloxera a décimé des milliers d’hectares de vigne. 

Positionnement du vignoble actuel :
    Nous sommes donc en rebord du plateau Jurassien en présence d’un substratum calcaire recouvert le plus souvent de forêts. Plus à l’ouest ( Bersaillin ,plaine de Bresse) se trouve la zone correspondant au fossé d’effondrement ,puis plus loin encore les collines du vignoble Bourguignon ;Sur la zone d’éboulis on trouve les hectares de vigne et plus à l’ouest sur 6 à 8 km l’espace collinéen présentant des « reliefs « apparents comme celui d’Arlay.
    Pour comprendre comment les différentes couches stratigraphiques se sont positionnées , il faut se » pencher » sur l’analyse des forages profonds (environ 50) réalisés dans les années 50 qui ont montré la présence de veines de charbon(épaisseur maximum 2m) et au dessus des couches de terrains jurassiques (200 millions d’années environ ) surmontées par les terrains du fossé Bressan ( 30 millions d’années)
On en a déduit que c’est une masse de 400 mètres d’épaisseur qui a glissé sur les gypses et marnes situées en dessous et ceci sous l’influence de la poussée alpine. Donc la bordure du Jura a chevauché la Bresse à la suite de ces forces tectoniques énormes l’examen des coupes schématiques permet de comprendre la genèse de toutes ces formations. Vers 250 millions d’années il s’est passé une sédimentation importante qui se prolongera pendant près de 130 millions d’années. Ce socle sédimentaire s’est enfoncé peu à peu sous le poids des sédiments dont la formation dépendait des conditions rencontrées au niveau de la mer .L’essentiel des dépôts se met en place entre -180 et -135 millions d’années (jurassique).
La 2ème période consiste en une surélévation accompagnée d’une grande période d’érosion La 3ème période est caractérisée par l’effondrement de la Bresse laquelle se comble peu à peu par les alluvions des rivières et ruisseaux. La 4ème période dite de chevauchement est provoquée par la poussée alpine ( entre -10 et -5 millions d’années) la 5ème période est caractérisée par une érosion importante. 

Positionnement du vignoble jurassien :
    Suite aux mouvements de l’écorce terrestre , la vigne occupe donc les terrains en bordure du Plateau ; ce sont pour l’essentiel des marnes grises feuilletées(formations du Lias ) sur lesquelles on trouve les plants de Savagnin .D’autres terrains (marnes du Trias) sont cultivés avec des plants de Poulsard . Quant aux argiles à chailles et aux zones d’éboulis elles sont Le lieu de prédilection du Trousseau 

Pause dégustation chez Pierre Overnoy Vigneron à Pupillin 

Pierre Overnoy et Michel Campy
Vers midi nous avons eu la chance et l’honneur d’être accueillis par Pierre dans un endroit paradisiaque( selon nous)Une dégustation de Poulsard de 2015 puis de 1992 a permis de comparer les arômes et le goût de ces deux années et en même temps de poser des questions relatives à la culture de la vigne sans traitement chimique majeur. Pierre étant passionné nous avons profité de son savoir sur la fermentation du raisin et le suivi du vin au fur et à mesure de la maturation du vin. Nous avons aussi apprécié le vin jaune et sa lente maturation sous un voile de levures . deux bouteilles d’âge différent nous ont « régalé »les papilles et là encore les questions posées nous ont permis de nous informer sur le vin et les manières de le conserver sans sulfites . Bref des moments inoubliables suivis par notre pique-nique sur la pelouse de la propriété . 

    L’après-midi un déplacement sur Château-Chalon nous a fait découvrir un secteur touristique original de part sa position géographique et la qualité de son vin jaune qui vieilli dans des fûts en chêne pendant 6ans et3mois minimum . Au cours de cette longue conservation le volume du liquide a diminué d’environ 1/3 .Le voile bactérien situé à la surface du vin permet des échanges complexes avec le liquide et le résultat final est ce vin de Château Chalon au bouquet et à la saveur si caractéristiques.
     La visite de la Maison de la Haute-Seille et le film présenté résume fort bien les différentes étapes qui se succèdent au cours des mois :taille en hiver ,puis suivi attentif durant l’été et vendanges de l’automne avec contrôle obligatoire de la teneur en sucres (certaines années la mention Château –Chalon n’est pas attribuée ) La dégustation qui a suivi a permis d’apprécier un vin qui se conserve durant de longues années dans des caves appropriées ;pour compléter la dégustation un vin de paille élaboré a partir de raisins qui ont perdu une partie de leur eau ( les grappes sont suspendues dans un local aéré, ou mises dans des clayettes en bois ) C’est un vin commercialisé dans de petites bouteilles de 37,5 cl . La journée s’est terminée par une vue du vignoble situé en contre bas ;Certains terrains sont en phase de plantation . Par ailleurs une vigne conservatoire a été aménagée pour montrer au public les anciens plants cultivés dans le Jura (il en existe une cinquantaine) . Actuellement 5 cépages sont répertoriés pour tout le massif Jurassien ,dont ceux cités antérieurement . C’est une participation active à l’importance de la biodiversité dans les agroécosystèmes.
Le retour s’est effectué vers 18 h après une journée bien remplie 

                                                                                     Le secrétaire de séance Robert Guyétant

samedi 2 juin 2018

Sortie botanique SUR LA PISTE DES SABOTS

 

2 juin 2018 / Sortie botanique   SUR LA PISTE DES SABOTS       



Le samedi 2 juin 2018 nous a emmenés sur les traces de Vénus à la recherche de ses sabots.
 Un papillon rare s’est accroché à nos chapeaux.

La hêtraie à Moloy abrite de nombreuses espèces rares ou protégées, avec la plus importante station de Bourgogne de Sabots de Vénus (Cypripedium calceolus  L.), espèce d'intérêt européen protégée nationale.
Tout un cortège d’autres plantes a pu être présenté avec en particulier la belladonne
 ( Atropa belladona L.) aux baies toxiques. A la Renaissance, les Italiennes élégantes
instillaient dans leurs yeux du jus de belladone pour faire briller leur regard, augmentant ainsi la pression de l'œil, et dilatant la pupille sous l’action de l'atropine, et se donner ainsi plus d'attirance.
Belladonne : Atropa belladona L. Crédit photo : Cécile Frelin
Sabot de Vénus : Cypripedium calceolus  L. Crédit photo : Cécile Frelin


Le damier du frêne ( Euphydryas maturna L.) est une espèce en danger encore présente en Côte d’or, dans le Cher, le Loiret et la Haute Marne…
Des entomologistes lorrains venus exprès plusieurs fois à Moloy pour le voir ont été enchantés de nous le présenter.


Damier du frêne : Euphydryas maturna L. Crédit photo : Philippe Porret