samedi 9 novembre 2019

Sortie "Lichens dans la vallée du Serein"

 


Comme chaque année la SSNB propose à ses adhérents une sortie dédiée à la recherche des lichens. Et comme chaque année le soleil et la bonne humeur sont au rendez-vous.
Il faut dire que côté météo, ce n'était pas gagné puisque froid et humidité formaient le quotidien des jours précédents. Seuls 12 courageux ont pris la route de l'ouest du département : direction la vallée granitique du Serein, dans le Morvan côte-d'Orien. Et ils ont bien fait !
L'objectif affiché était d'une part de reprendre les traces de nos aînés qui comme François Bugnon étaient allés prospecter sur les rochers de Montberthault et sur les Roches Sainte-Catherine de Vieux-Château quelques kilomètres plus loin et d'autre part de compléter les relevés faits en 2014 par les membres du GLIB sur le granite de ces dernières.

Site n°1 : Montberthault (21), le Pont





Et sous le pont coule le Serein au bord duquel de gros rochers cachaient des lichens intéressants, parmi les mousses






















Les trouvailles de la matinée sont présents dans la liste suivante. Nous y avons rajouté les champignons (lichénicoles ou pas) et quelques plantes ou mousses observées.
Parmi les lichens remarquables, deux sont nouveaux pour le département : les cyanolichens Scytinium palmatum et Scytinium magnussonii bien cachés dans les mousses recouvrant les gros blocs granitiques.  
 

 

 
Scytinium palmatum
 

Lichens :
Cladonia subulata
Cladonia macilenta chemo macilenta
Cladonia floerkana var. floerkana
Psilolechia lurida
Peltigera canina
Peltigera rufescens
Scytinium magnussonii
Scytinium palmatum
Scytinium pulvinatum
Enchylium tenax
Champignons lichénicoles :
Pronectria erythrinella sur Peltigera canina
Pseudorobillarda peltigerae sur Peltigera rufescens
Pronectria erythrinella

Champignons :
Agaricus silvaticus
Arrhenia spathulata
Clitocybe geotropa
Coprinus comatus
Daedalea quercina
Dialonectria diatrypicola
Diatrype bullata
Galerina sp.
Galerina vittiformis
Hymenochaete rubiginosa
Lepista densifolia
Merismodes anomala
Omphalina pyxidata
Rickenella fibula
Sordaria fimicola
Stilbella fimetaria
 
Omphalina pyxidata
 
Autres :
Cytisus scoparius           
Calluna vulgaris               
Galeopsis segetum           
Deschampsia flexuosa     
Astéracée jaune
Verbascum thapsus           
Verbascum sp.               


Pause méridienne

Ce ne fût pas le moment désagréable où la petite troupe s'est retrouvée à l'abri chez l'habitant, qui se trouvait être parmi nous. Un pique-nique ****



Site n°2 : Vieux-Château (21), Roches Sainte-Catherine


Site extraordinaire réputé pour ses falaises d’escalade, il s’agit aussi un des plus beaux spots à lichens de notre département.







 

Nous avons pu y effectuer un lâcher de lichénologues
 
 
Il faut dire que ces falaises sont recouvertes de lichens aussi bien à thalle fructiculeux

Lasallia pustulata
 
 
qu'à thalle crustacé
 
Caloplaca crenularia
La liste des trouvailles  :
 
Lichens :

Caloplaca crenularia
Cladonia fimbriata
Cladonia furcata subsp. subrangiformis
Cladonia gracilis
Cladonia ramulosa f. scyphifera
Cladonia squamosa var. squamosa
Cladonia subulata
Diploschistes scruposus
Evernia prunastri
Flavoparmelia caperata
Lasallia pustulata
Lepraria membranacea
Parmelia saxatilis
Physcia aipolia
Porpidia cinereoatra
Psilolechia lurida
Rhizocarpon geographicum
Umbilicaria grisea
Xanthomarmelia pulla subsp. pulla
Xanthoparmelia protomatrae
 
Champignons lichénicoles:

Marchandiomyces corallinus sur Physcia aipolia
Didymocyrtis foliaceiphila sur Parmelia saxatilis
Lichenothelia rugosa sur Diploschistes scruposus
Roselliniella cladoniae sur Cladonia ramulosa
Unguiculariopsis lettaui sur Evernia prunastri


 
Champignons :
 


Anthracobia nitida
Clitocybe subspadicea
Galerina marginata
Helminthosporium genistae
Lepista densifolia
Lepista nuda
Lepista sordida
Leucoagaricus leucothites
Stereum hirsutum
Tremella aurantia
 
Autres :

Cytisus scoparius, Calluna vulgaris, Galeopsis segetum,  Deschampsia flexuosa
Frangula alnus,  Linaria repens, Teucrium scorodonia, Rumex acetosella,Silene armeria, Pteridium aquilinum, Dryopteris filix-mas, Dryopteris carthusiana , Polypodium vulgare, Asplenium trichomanes 

 

vendredi 6 septembre 2019

Sortie "Entre Marais et Coquille"

 Sortie "Entre Marais et Coquille"

Animation :
Cécile Frelin, Claire Schimtz


Un premier arrêt regroupement s’est tenu à Bure-les-Templiers afin d’admirer son église du XIIème et XIIIème siècle rénovée récemment et son lavoir en-dessous de l’école.


 
Marais du Cônois
Vue du marais du Cônois (Photo : C. Frelin)


Le long du chemin d’accès au marais, , nous avons pu observer des plantes en pleine floraison en cette fin d’été, la Succise des prés ( Succisa pratensis), la Solidage (Solidago virgaurea) et d’autres en fin de floraison comme l’Ancolie (Aquilegia vulgaris ), le Dompte-venin ( Vincetoxicum hirundinaria) ou la Primevère dont nous avons pu voir les fruits.

Fruit Vincetoxicum hirundinaria


 Le marais tufeux du Cônois est géré depuis 1991 par le Conservatoire des Espaces Naturels Bourguignons. Il s’étale sur 7 ha. Il présente une caractéristique géologique intéressante : il s’est installé sur des éboulis recouvrant un niveau marneux imperméable du Bajocien supérieur (15 m d’épaisseur, marnes à Ostrea acuminata- petites huîtres). Les eaux de pluie s’infiltrent par les diaclases des calcaires sus-jacents du plateau, se chargent de calcaire et ressortent à ce niveau en de nombreux endroits (sources, suintements, ruissellements). Les dépôts calcaires sur les débris végétaux forment lentement une roche calcaire légère et isolante appelée TUF. Le microclimat froid des fonds de vallées a permis à des plantes à caractère montagnard de coloniser ce milieu. Il cache des plantes rares et certaines sont protégées dont la Swertie vivace, la Gentiane des marais, l’Epipactis des marais
Swertia perennis
Gentiana pneumonanthe

Le marais est couvert d’une graminée, la Molinie ( Molinea caerulea), de roseaux (Phragmites australis).
Cirque de la Coquille à Etalante

Le cirque de la Coquille



Nous rejoignons ensuite le cirque de la Coquille à Etalante, présentant un milieu là aussi exceptionnel de part des éboulis importants qui abritent des plantes qui s’accrochent dans ce milieu en mouvement.
La Coquille jaillit au cœur du cirque, de dessous une dalle calcaire ; c’est une petite douix au niveau des marnes à huîtres. Après un parcours de 9 km elle se jette dans la Seine.
L’érosion du début de l’ère quaternaire a modelé ce cirque de façon spectaculaire. Le débit de la source était plus fort qu’actuellement !!! l’eau a creusé et fait reculer le vallon. L’alternance gel-dégel a fait éclater la roche calcaire tendre et gélive (calcaire oolithique du Bathonien) créant ainsi un vaste éboulis mobile fait d’éléments ± grossiers et dont la pente est à 45 %.  Au sommet, un banc de calcaire dur sublithographique maintient la forte pente des éboulis.
Aujourd’hui, l’érosion se poursuit inlassablement mais très lentement.

Le Cirque abrite des plantes adaptées aux éboulis mobiles et au climat froid en hiver.
Leur système racinaire très développé permet l’ancrage de la plante, la fixation des graviers et cailloux, la recherche de l’eau et des substances nutritives. C’est une formation végétale à caractère submontagnard.
Nous avons pu observer le Silène des éboulis, (Silene vulgaris subsp prostrata) le Liondent des éboulis (Leontodon hispidus subsp hyeseroides) la Campanule à feuilles rondes ( Campanula rotundifolia) .

En cette fin d’été, nous ne verrons ni la Linaire des Alpes ( Linaria alpina subsp petraea), ni le Gaillet de Fleurot ( Galium fleurotii).

Sur les éboulis moins pentus et plus grossiers, sous la falaise du sommet, on a vu les deux Germandrées (Teucrium chamaedrys et Teucrium montanum.), de belles Carlines acaules ( Carlina acaulis) ainsi qu’un cytise (Cytisus decumbens).