Sortie "Entre Marais et Coquille"
Animation :
Cécile Frelin, Claire Schimtz
Un premier arrêt
regroupement s’est tenu à Bure-les-Templiers afin d’admirer son église du
XIIème et XIIIème siècle rénovée récemment et son lavoir en-dessous de l’école.
Le long du chemin d’accès
au marais, , nous avons pu observer des plantes en pleine floraison en cette
fin d’été, la Succise des prés ( Succisa pratensis), la Solidage (Solidago
virgaurea) et d’autres en fin de floraison comme l’Ancolie (Aquilegia
vulgaris ), le Dompte-venin ( Vincetoxicum hirundinaria) ou
la Primevère dont nous avons pu voir les fruits.
Fruit Vincetoxicum hirundinaria |
Le marais tufeux du Cônois
est géré depuis 1991 par le Conservatoire des Espaces Naturels Bourguignons. Il
s’étale sur 7 ha. Il présente une caractéristique géologique intéressante : il s’est installé sur des éboulis
recouvrant un niveau marneux imperméable du Bajocien supérieur (15 m
d’épaisseur, marnes à Ostrea acuminata- petites huîtres). Les eaux de pluie
s’infiltrent par les diaclases des calcaires sus-jacents du plateau, se
chargent de calcaire et ressortent à ce niveau en de nombreux endroits
(sources, suintements, ruissellements). Les dépôts calcaires sur les débris
végétaux forment lentement une roche calcaire légère et isolante appelée TUF. Le microclimat froid des
fonds de vallées a permis à des plantes à caractère montagnard de coloniser ce
milieu. Il cache des plantes rares et certaines sont protégées dont la Swertie
vivace, la Gentiane des marais, l’Epipactis des marais.
Swertia perennis |
Gentiana pneumonanthe |
Le marais est couvert d’une
graminée, la Molinie ( Molinea caerulea), de roseaux (Phragmites
australis).
Cirque de la Coquille à
Etalante
Le cirque de la Coquille |
Nous rejoignons ensuite le
cirque de la Coquille à Etalante, présentant un milieu là aussi exceptionnel de
part des éboulis importants qui abritent des plantes qui s’accrochent dans ce
milieu en mouvement.
La
Coquille jaillit au cœur du cirque, de dessous une dalle calcaire ; c’est
une petite douix au niveau des marnes à huîtres. Après un parcours de 9 km elle
se jette dans la Seine.
L’érosion
du début de l’ère quaternaire a modelé ce cirque de façon spectaculaire. Le
débit de la source était plus fort qu’actuellement !!! l’eau a creusé et
fait reculer le vallon. L’alternance gel-dégel a fait éclater la roche calcaire
tendre et gélive (calcaire oolithique du Bathonien) créant ainsi un vaste
éboulis mobile fait d’éléments ± grossiers et dont la pente est à 45 %. Au sommet, un banc de calcaire dur
sublithographique maintient la forte pente des éboulis.
Aujourd’hui,
l’érosion se poursuit inlassablement mais très lentement.
Le
Cirque abrite des plantes adaptées aux
éboulis mobiles et au climat froid en hiver.
Leur
système racinaire très développé permet l’ancrage de la plante, la fixation des
graviers et cailloux, la recherche de l’eau et des substances nutritives. C’est
une formation végétale à caractère submontagnard.
Nous
avons pu observer le Silène des éboulis, (Silene vulgaris subsp prostrata)
le Liondent des éboulis (Leontodon hispidus subsp hyeseroides)
la Campanule à feuilles rondes ( Campanula rotundifolia) .
En
cette fin d’été, nous ne verrons ni la Linaire des Alpes ( Linaria alpina
subsp petraea), ni le Gaillet de Fleurot ( Galium fleurotii).
Sur
les éboulis moins pentus et plus grossiers, sous la falaise du sommet, on a vu les
deux Germandrées (Teucrium chamaedrys et Teucrium
montanum.), de belles Carlines acaules ( Carlina
acaulis) ainsi qu’un cytise (Cytisus decumbens).