vendredi 6 septembre 2019

Sortie "Entre Marais et Coquille"

 Sortie "Entre Marais et Coquille"

Animation :
Cécile Frelin, Claire Schimtz


Un premier arrêt regroupement s’est tenu à Bure-les-Templiers afin d’admirer son église du XIIème et XIIIème siècle rénovée récemment et son lavoir en-dessous de l’école.


 
Marais du Cônois
Vue du marais du Cônois (Photo : C. Frelin)


Le long du chemin d’accès au marais, , nous avons pu observer des plantes en pleine floraison en cette fin d’été, la Succise des prés ( Succisa pratensis), la Solidage (Solidago virgaurea) et d’autres en fin de floraison comme l’Ancolie (Aquilegia vulgaris ), le Dompte-venin ( Vincetoxicum hirundinaria) ou la Primevère dont nous avons pu voir les fruits.

Fruit Vincetoxicum hirundinaria


 Le marais tufeux du Cônois est géré depuis 1991 par le Conservatoire des Espaces Naturels Bourguignons. Il s’étale sur 7 ha. Il présente une caractéristique géologique intéressante : il s’est installé sur des éboulis recouvrant un niveau marneux imperméable du Bajocien supérieur (15 m d’épaisseur, marnes à Ostrea acuminata- petites huîtres). Les eaux de pluie s’infiltrent par les diaclases des calcaires sus-jacents du plateau, se chargent de calcaire et ressortent à ce niveau en de nombreux endroits (sources, suintements, ruissellements). Les dépôts calcaires sur les débris végétaux forment lentement une roche calcaire légère et isolante appelée TUF. Le microclimat froid des fonds de vallées a permis à des plantes à caractère montagnard de coloniser ce milieu. Il cache des plantes rares et certaines sont protégées dont la Swertie vivace, la Gentiane des marais, l’Epipactis des marais
Swertia perennis
Gentiana pneumonanthe

Le marais est couvert d’une graminée, la Molinie ( Molinea caerulea), de roseaux (Phragmites australis).
Cirque de la Coquille à Etalante

Le cirque de la Coquille



Nous rejoignons ensuite le cirque de la Coquille à Etalante, présentant un milieu là aussi exceptionnel de part des éboulis importants qui abritent des plantes qui s’accrochent dans ce milieu en mouvement.
La Coquille jaillit au cœur du cirque, de dessous une dalle calcaire ; c’est une petite douix au niveau des marnes à huîtres. Après un parcours de 9 km elle se jette dans la Seine.
L’érosion du début de l’ère quaternaire a modelé ce cirque de façon spectaculaire. Le débit de la source était plus fort qu’actuellement !!! l’eau a creusé et fait reculer le vallon. L’alternance gel-dégel a fait éclater la roche calcaire tendre et gélive (calcaire oolithique du Bathonien) créant ainsi un vaste éboulis mobile fait d’éléments ± grossiers et dont la pente est à 45 %.  Au sommet, un banc de calcaire dur sublithographique maintient la forte pente des éboulis.
Aujourd’hui, l’érosion se poursuit inlassablement mais très lentement.

Le Cirque abrite des plantes adaptées aux éboulis mobiles et au climat froid en hiver.
Leur système racinaire très développé permet l’ancrage de la plante, la fixation des graviers et cailloux, la recherche de l’eau et des substances nutritives. C’est une formation végétale à caractère submontagnard.
Nous avons pu observer le Silène des éboulis, (Silene vulgaris subsp prostrata) le Liondent des éboulis (Leontodon hispidus subsp hyeseroides) la Campanule à feuilles rondes ( Campanula rotundifolia) .

En cette fin d’été, nous ne verrons ni la Linaire des Alpes ( Linaria alpina subsp petraea), ni le Gaillet de Fleurot ( Galium fleurotii).

Sur les éboulis moins pentus et plus grossiers, sous la falaise du sommet, on a vu les deux Germandrées (Teucrium chamaedrys et Teucrium montanum.), de belles Carlines acaules ( Carlina acaulis) ainsi qu’un cytise (Cytisus decumbens).